Bibliothérapie

Les pages qui libèrent

C'est l'histoire d'une porte qui s’ouvre quand une autre se referme !
Il y a quelques jours, alors que je m’apprêtais à franchir un cap important, j’étais également en train de clore un épisode…une amitié de 17 ans se terminait brutalement.
L’amitié est fragile, il suffit d’un oubli, lourd de sens, d’une négligence, qui en fait ne l’est pas, une trahison retentissante ça c’est sûr !
A deux heures de prendre la parole pour une interview d’auteur, je me devais de recomposer mon visage, redessiner mon sourire, remonter ma voix et mon estime !
Une feuille blanche s’est mise à danser devant mes yeux, j’ai imaginé l’attraper et la froisser avec véhémence puis je l’ai jetée, loin, aussi loin que possible, comme pour mettre à distance mes pensées parasites et envahissantes.
J’ai jeté au loin l’absurdité d’une situation qui me dépassait et que je ne comprenais pas.
La soirée s’est passée, elle s’est bien passée, miraculeusement…
Je suis rentrée et j’ai peu dormi.
Au petit matin, je suis allée chercher mon papier imaginaire, froissé et perdu quelque part au fond de ma mémoire. Je l’ai lissé et je l’ai noirci, de ma peine, de ma colère, de mon incompréhension. J’ai aligné mes mots, des mots comme des tombeaux pour y enfermer les cendres d’une amitié éteinte, peut-être depuis longtemps.
C’est une des facettes que la bibliothérapie créative m’a enseignée. « Les pages du matin » ces mots écrits tout à trac, dans le désordre, sans structure, dans la précipitation, pour libérer l’esprit et la rumination, pour éviter de cristalliser une colère contre ceux qui n’y peuvent rien, par effet de ruissèlement !
La bibliothérapie ce n’est pas qu’une histoire de livres, c’est aussi une affaire de mots. L’écriture qui libère, qui soulage, transformer pour créer, ça relève de la pulsion de vie. S’ajoute à cela quelques méthodes de souffle, de voix, de lâcher-prise….
J’avais en moi la ressource, les moyens de parer à la situation et c’est exactement ce que je veux transmettre.
Alors je dis merci à mon ancienne amie, pour son dernier message, pour cette porte qu’elle me ferme tout en m’offrant une nouvelle clé.
La feuille noircie est devenue très lourde mais moi je suis légère.