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Ubasute

 

 

 

 Une légende japonaise,

une image forte et symbolique, pour aborder le deuil

 

 

 

Sandrine Dastarac blog bibliothérapie

 

Isabelle Gutierrez - Editions de l'Ours

Ubasute, légende japonaise, mythe, allégorie, image symbolique, forte presque cruelle...



L’abandon d’un parent âgé, condamné au sommet d’une montagne.

Marie, très malade, s’apprête pour son dernier voyage. Elle va quitter ce monde de joies et de peines.

C’est à son fils Pierre qu’elle a demandé comme ultime faveur de l’amener au pied du rocher, là-haut sur la montagne. Installée sur le dos de son fils, chaise aérienne, sanglée, ainsi que le préconise la tradition.

Marie se souvient. Marie raconte. Marie silence devient parole.

Elle raconte comment trente ans plus tôt elle quitta sa mère pour éviter la folie.

Elle raconte comment elle devint solitaire et tutoya les Dieux.

Elle raconte le deuil d’un père, d’un époux et comment elle apprit à vivre « la nostalgie chevillée au bassin » à « garder les traces d’un sourire ».

C’est aussi le moment de remercier un corps qui a fait ce qu’il a pu jusqu’à la maladie.

C’est l’heure des confidences et d’avouer les mensonges.

Pierre marche, il porte Marie, l’écoute, il prendra la parole lui aussi, un peu plus tard. Pour l’heure il accomplit le choix de sa mère comme jadis il a respecté ses fuites et ses silences.

Un livre qu’on se surprend à lire à haute-voix pour en saisir toute la poésie et la force. La pudeur et la nostalgie sont aussi chevillées au texte. Le choix des citations en exergue est particulièrement pertinent.

Il y a une particularité toute bête qu’il m’a fallu dépasser, une dichotomie : les prénoms français qui accompagne la tradition japonaise. Mon esprit mal formaté a été dérouté !

Un coup de 🤎 !

🎈« Vois-tu, mon petit roi, il y a des gens qui se perdent entre les lignes d’un livre comme d’autres se perdent dans la nuit.

Ils parcourent les chemins d’encre en passant la tête à travers les personnages qu’ils ont choisis. Ils ressentent leurs peurs, leurs désespoirs, leurs désirs, leurs soifs, leurs passions et, l’ouvrage refermé, les emportent dans leur cuisine ou dans leurs caves les plus secrètes, forçats sur leurs routes intimes, et ne veulent plus s’en séparer, ils préfèreraient même mourir que les abandonner.

Ils se perdent de vue et ne savent plus vraiment être seuls. »🎈

Entre mes lignes

 

par Sandrine

 

 



           

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